Stéphane Shaw

Burnout et défonce

March 28, 2022 Stéphane Shaw
Stéphane Shaw
Burnout et défonce
Show Notes

Je voulais vous remercier d'envoyer ces témoignages aussi par email à « bonjour@stephaneshaw.com ». Aujourd'hui, c'est Michèle qui nous a envoyé cet email.
“Alors, l'alcool est arrivé dans ma vie bien rangée tout doucement. Un mari aimant, bienveillant, deux fils de 16 et 12 ans formidables. Bref, une famille modèle.On avait l'habitude de boire notre petit apéro le soir, pas tous les soirs, avec mon mari. On buvait donc un apéro de temps en temps et parfois, un ou deux verres de vin rosé ou rouge qui accompagnaient nos repas. Les repas de famille, c'était idem, l'alcool était présent, mais toujours avec modération et puis un jour, je m'écroule dit Michel, je m'écroule devant mon écran ou travail, ça n'allait plus du tout depuis un petit moment et on me diagnostique un burnout et s'en est suivi un an d'arrêt maladie”.
Ça, ce sont des conditions, c'est un terrain qui s'ouvre à une addiction.
Ce qui est très important que j'avais envie de partager avec vous aussi, de vous le dire et de vous répéter, c'est que quand on entend nos histoires respectives, il y a des petites différences, mais en général, il y a énormément de points communs et c'est très important de voir les points communs. Pourquoi ? Parce que quelles que soient les causes pour lesquelles on s'est plongés dans une addiction, que ce soit l'alcool ou d'autres addictions d'ailleurs, il y a souvent des points communs dans la manière dont on développe cette addiction, dans la manière dont on se dirige tout doucement vers le fond du fond du fond du fond. Donc, c'est important de garder ça présent à l'esprit.
Ici, on a les conditions pour démarrer une addiction et Michèle continue donc son témoignage: ”Je me suis retrouvée seule à la maison et le mal est arrivé de façon vicieuse”. Alors, Michel dit « vicieuse », mais c'est vraiment extrêmement, vicieux. “J'ai commencé à boire quelques verres l'après-midi. Je me sentais mieux. Mon mari ne se doutait de rien. Jour après jour, je buvais des quantités plus importantes surtout du rosé ou des bulles. Quand j'ai commencé à cacher mes bouteilles dans le garage ou dans les gourdes de mes fils, je me suis dit que ça devenait grave”! 
Alors, vous voyez, on passe d'une situation qui est un terrain fertile pour l'addiction et puis, on attaque et on dit souvent, on l'entend, je vous le répète aussi, on entend souvent : 
« Oui, mais moi, je ne suis pas alcoolique, je ne bois pas le matin. Oui, mais moi, je suis alcoolique, je ne bois pas la journée. Oui, mais moi, je… »
Alors, le problème n'est pas tellement quand on boit, le problème, c'est la progression, c'est toujours ça. C'est-à-dire que si je suis dans un état où je commence à prendre une substance quelle qu'elle soit petit à petit et j'augmente les quantités et j'augmente aussi la fréquence, eh bien, je suis dans cette perspective de finalement consommer 24 heures sur 24. 
C'est Michèle qui continue. “Donc, mon mari a vite capté.On en a parlé et j'ai décidé d'aller voir une association.” Alors, encore une fois là, je ne peux que vous féliciter parce que quand on se pose la question : « Est-ce que je ne bois pas un peu trop ?” Quand on se pose la question, il faut y répondre d'une manière très simple et honnête!